Une maison écologique (méthodes et techniques)

La conception réussie d’une maison passe non seulement par l’esthétique et le confort mais aussi par la mise en place de pratiques écologiques et la réalisation d’économies d’énergie. Que ce soit par l’utilisation de matériaux naturels comme le bois, l’utilisation de technologies vertes ou la mise œuvre de méthodes de construction propres, l’écologie est au cœur de la maison moderne et participe d’une réflexion globale, souvent alliée à l’économie de moyens matériels et financiers.

Concevoir une maison en fonction de l’environnement

Il est indispensable de concevoir votre maison en tenant compte du climat et de l’environnement de la région ou vous habiterez, ainsi que de l’orientation de votre terrain vis-à-vis de la course du soleil au fil de l’année, du relief et des vents. Pour ce faire, un bon architecte adaptera la structure de votre maison, des différentes pièces et volumes afin de réduire l’exposition aux intempéries.

Une bonne prise en compte des caractéristiques environnementales de votre terrain permettra non seulement d’améliorer votre confort en maximisant la luminosité naturelle et d’éventuelles vues, mais également de réaliser des économies d’énergies avec des systèmes de chauffage adéquats et une isolation bien pensée, ainsi que de réduire l’impact environnemental de votre maison.

Bien sûr, le choix du terrain ainsi que le dialogue permanent avec votre architecte seront primordiaux pour vous assurer que l’architecture de votre maison réponde à votre manière de vivre, à votre manière d’être et à celle de tous les habitants de votre maison. Un architecte habile saura vous aider à mettre au monde un projet d’habitation dans une maison bien intégrée à son environnement, tout en respectant vos contraintes financières.

L’isolation d’une maison

Pour une maison classique sans isolation dans un terrain dégagé, les déperditions de chaleur proviennent généralement des différents éléments de la construction dans les ordres de grandeur suivants :

• toiture : 30%
• murs : 25%
• renouvellement de l’air : 20%
• vitres : 13%
• sols : 7%
• ponts thermiques : 5%

Un pont thermique est un point d’une maison où l’articulation entre différentes parois ou matériaux rompt l’isolation et permet donc des échanges de chaleur indésirables.

La réduction de la consommation énergétique d’une maison passe donc nécessairement par la réalisation d’une bonne isolation thermique. La bonne prise en compte des différents postes de pertes de chaleur et plus particulièrement ceux dont le poids relatifs est le plus important est alors impérative. L’isolation contre le froid est, bien sûr, souvent primordiale en France, néanmoins l’isolation contre la chaleur peut également revêtir une certaine importance dans certaines régions méridionales.

Techniques d’isolation d’une maison

Au lieu de surajouter l’isolement aux parties défaillantes comme c’était le cas auparavant, l’isolation moderne s’intègre directement à la maison. Ainsi, la toiture végétalisée, par exemple, est de plus en plus souvent utilisée car en plus de son intérêt esthétique, elle apporte aussi de bonnes performances d’isolation du toit contre le froid en hiver et la chaleur en été, et peut également servir à la filtration de l’eau de pluie pour sa récupération.

L’inertie thermique des murs et de la dalle, la ventilation, le besoin de maintenir une température constante ou la régulation hygrométrique des différentes pièces sont ainsi différents paramètres à prendre en compte lors de la conception de l’isolation. La conception de la maison dans son environnement, l’utilisation de matériaux de construction naturellement isolants, des dispositifs comme les pompes à chaleurs ou les doubles-vitrages sont autant de bonnes pratiques qui permettent d’aboutir à une excellente performance d’ensemble de l’isolation de la maison.

Dans les zones très froides, en montagne par exemple, des aménagements peuvent être conçus pour favoriser l’isolation de la maison : sas ou hall d’entrée pour limiter les échanges thermiques lors de l’ouverture de la porte principale, portes pour isoler les couloirs et différents étages afin de concentrer le chauffage dans les pièces de vie le jour ou les pièces de nuit…

Matériaux écologiques pour la construction de maison

Certains matériaux de construction impliquent la présence dans une maison de différents éléments nocifs utilisés dans leur élaboration ou leur traitement, leur mise en place dans la maison, ou encore par leur usage au quotidien. Afin d’éviter les matériaux qui contiennent des produits nocifs, la construction avec des matériaux naturels comme le bois ou les produits d’origine végétale (paille, chanvre, isolants comme la laine de lin ou d’autres laines végétales…) favorise des filières durables tout en créant des espaces sains, esthétiques et chaleureux.

De plus, ces matériaux naturels, le bois en particulier, présentent naturellement des performances d’isolation qui suppriment les ponts thermiques à moindre coût, et permettent donc également de réaliser des économies de chauffage à long-terme, et éventuellement aussi de climatisation. Il en va de même pour certains matériaux issus de filière agricoles (laines animales, plumes…), de produits minéraux abondants (terre ou pierre) ou issus du recyclage comme la cellulose insufflée, qui offre des propriétés thermiques excellentes.

La sélection des matériaux dans des filières de productions à proximité du site de construction réduit aussi les émissions de polluants dus au transport tout en soutenant le tissu économique local. Ainsi l’écobilan de la construction d’une maison, qui prend en compte non seulement l’impact environnemental à l’origine lors de la production des matériaux, mais aussi leur transport, leur assemblage, jusqu’à leur décomposition permet d’évaluer de manière complexe le poids total sur l’environnement. Des matériaux naturels importés auront alors un impact plus fort que des matériaux moins écologiques produits localement.

Production et recyclage d’énergie d’une maison

La mise en place de méthodes de production d’énergie qui limitent l’utilisation de combustibles fossiles, pour le chauffage en particulier, est un point central de la conception écologique d’une maison. L’utilisation de chauffage au bois ou par biomasse (végétaux, biocarburants…), la géothermie, les panneaux photovoltaïques qui canalisent l’énergie solaire sont autant de manières de produire de l’énergie propre et d’amenuiser l’empreinte carbone d’une maison, les factures d’électricité ou de gaz et éventuellement de tirer profit de productions locales.

D’autres équipements peuvent aussi apporter des bénéfices conséquents : les différents systèmes de pompe à chaleur, qui récupèrent la chaleur de l’air ou de l’eau en sortie de la maison, permettent également de réaliser des économies d’énergie importantes pour réduire ses factures d’électricité et réaliser une maison basse consommation, ou maison passive. Les doubles-vitrages et les volets massifs offrent aussi une excellente protection contre le froid et les nuisances sonores. Des systèmes de récupération des eaux de pluies ou des toilettes sèches, sont aussi de bons moyens de faire des économies en eau.

Pour véritablement réussir une maison écologique, toutes ces dispositions et équipements doivent aller de pair avec une prise de conscience plus globale des habitants pour une vie plus écologique : covoiturage, recyclage des déchets, consommation bio, limitation de l’utilisation d’emballage et sacs plastiques, etc.

La maison bioclimatique

Le terme « bioclimatique » qualifie une maison dont la consommation énergétique est très faible, car une conception rigoureuse lui a permis de tirer parti de son environnement, climat, orientation, topographie, etc. et qu’elle est chauffée par des systèmes fondés sur les énergies renouvelables, comme les chauffages au bois ou par la biomasse, géothermie, panneaux photovoltaïques, puits canadiens, etc. Une forte attention est aussi portée à la limitation des rejets de dioxyde de carbone, un chauffage sans combustion est donc préféré.

Une maison est dite maison passive, du nom du label allemand « passivhaus », lorsqu’elle a une consommation totale d’énergie (chauffage, eau chaude, sanitaires et appareillage électrique) inférieure à 120 kwh/m3/an.

Le label de maison BEPOS (anciennement BBC)

Le label BEPOS – Bâtiment à Energie POSitive – est une certification définie par l’association Effinergie qui permet aux propriétaires de maisons et bâtiments à faible consommation d’énergie certifiés de bénéficier d’aides financières et de certains avantages fiscaux (majoration d’impôts sur les crédits bancaires) visant à favoriser l’architecture et la construction de maisons et bâtiments ayant un moindre impact sur l’environnement, en particulier par des besoins moindres de consommation d’énergie.

La certification BEPOS est une garantie de faible consommation sur le long-terme et donc de coûts de chauffage moindres, qui se répercute aussi comme un avantage conséquent pour la revente ultérieure de votre maison.

Le label BEPOS Effinergie est la continuation, adaptée aux nouvelles normes de la Réglementation Thermique 2012 – RT 2012 – du label BBC – Bâtiment Basse Consommation. Comme pour le label BBC, il est important de noter que les seuils définis comme minima pour obtenir la certification BEPOS dépendent du climat régional et donc de votre département ; ils dépendent également du nombre de niveaux de votre construction.

La maison écologique idéale

Pour résumer, une maison écologique idéale présenterait les différentes caractéristiques suivantes dans sa conception, matériaux et équipements :

• forme compacte pour réduire la surface d’échange thermique avec l’extérieur
• maximisation de l’exposition et des surfaces vitrées au sud
• encastrement dans le sol au nord pour une isolation naturelle
• utilisation du relief naturel et/ou implantation des pièces annexes (garage, buanderies, cave, cellier…) pour servir de tampon d’isolation de la maison contre les vents et le froid du côté des vents dominants et du nord
• pièces annexes (garage, buanderie, cave…) pour isoler les pièces de vie
• chauffage par énergies renouvelables, si possible, avec la géothermie qui réduit considérablement les rejets de CO2 et/ou des panneaux solaires
• dalle chauffante pour bloquer les pertes d’énergie par le sol
• maison en bois, ou utilisation de bois localement produit et traité naturellement comme matériau de construction principal
• ventilation avec pompes à chaleur
• éclairage par ampoules basse tension
• étanchéité et isolation des murs et parois par laine végétale
• élimination des ponts thermiques avec des matériaux isolants
• récupération de l’eau de pluie pour utilisation sanitaire et arrosage du jardin
• dépassements de toits qui abritent du soleil l’été et le laisse entrer en hiver
• plantation de conifères pour isoler au nord et de feuillus au sud pour créer de l’ombre en été et laisser passer la lumière en hiver
• plantes grimpantes pour bloquer les rayons du soleil en été
• optimisation de la ventilation naturelle
• isolation par la neige accumulée sur le toit en montagne